Événement

SOSO MANESS

VENDREDI 20 JANVIER 2023

20H00

15€ EN PRÉVENTE* / 17€ SUR PLACE *

* Les prix indiqués n’incluent pas l’adhésion de 2 € à régler une fois par an.

Le concert de SOSO MANESS prévu le vendredi 20 janvier est reporté à une date ultérieure qui vous sera communiquée au plus vite.

 

Aux sceptiques qui auraient pu penser que les disques d’or et autres singles de diamant pourraient changer la quintessence de sa musique, SOSO MANESS répond rapidement avec l’art et la manière. Loin des strass et des paillettes, il nous plongeait dès la sortie de son premier single « Piranha » au coeur du four. De fait, Soso a toujours construit ses textes comme si ils étaient un caméra embarquée, à 10 centimètres de l’action. La plume solidement ancrée dans sa zone, il dépeint dans ce morceau la réalité tragique du quartier, le tout porté en images avec un clip en immersion, une formule qui avec déjà fait le succès de « TP » (25 millions de vues sur YouTube) et de l’« Interlude ». Soso connaît trop bien les spirales néfastes du quartier pour ne pas les décrire avec une justesse qui lui est propre, un sens du détail unique pour des constats qui font froid dans le dos.

Et si comme il le dit « Des petits chantent Petrouchka dans les hôpitaux », lui reste toujours Dans le bloc. En témoigne DLB17, un clin d’oeil à sa série de morceaux Dans le bloc présents dans chacun de ses albums. Soso déroule sans cesse des fils rouges à travers son oeuvre. En pleine maîtrise de son sujet, il multiplie les clins d’oeil au rap qu’il aime, celui de la Fonky Family dont le rythme uptempo et les scratches au refrain de DLB17 rappellent certaines compositions de l’époque. Ou lorsque sur le refrain, il tord son flow pour rendre hommage au grain de voix légendaire d’ODB, illustre Mc du Wu-tang et référence en terme de kickage.

Fallait-il le rappeler « Je suis là depuis Mafia K’1 k’1 » nous dit Soso sur les accords de piano sombres de « Peine de mort ». Parler de la rue, du temps des anciens aux nouvelles générations sur le terrain, c’est la sève de sa musique : « Moi, je sais que dans la rue, y’a pas d’héros, moi je rappe pour les khos connus pour braquage » rappelle-t-il sur le ténébreux « Gerson ».

Soso, c’est aussi l’artiste qui aime faire des clins d’oeil à ses références hors rap. Depuis ses débuts, il s’est toujours appuyé sur les titres qui l’ont bercé plus jeune pour leur donner une seconde jeunesse. Dernière exemple en date avec la ritournelle « Petrouchka » inspiré du chant russe « Kalinka ». Cette fois, sur « Cuatro », c’est une reprise de « Le Prince Igor » opéra d’Alexander Borodin, sur lequel la soprano Patricia Petibon reprend cet air si connu avec des paroles écrite par Sosos. Encore une fois, il nous fait la preuve que son univers peut fonctionner avec les plus grands classiques de la musique tout leur donnant une dimension manessquienne.

S’il continue d’asséner ses vérités, Soso n’oublie jamais de dépeindre les couleurs du quartier, du crépuscule à l’aube, de la tristesse des bâtiments gris au soleil qui se lève enfin. L’écriture de Soso reste sa force, un exutoire cathartique pour lui comme pour ceux qui l’écoutent.

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